Récemment, en cours, un chien est mal revenu à un rappel… Après avoir fini de faire ses petites affaires, il a décidé de retourner vers son compagnon humain. Ce dernier lui a lancé un “c’est bien !” auquel le chien a répondu en filant.

Non, il ne se moquait pas de son maître ! Loin de là ! Mais son maître lui a menti…

 

Mentir à un chien ? c’est n’importe quoi !

 

Et bien pas tant que ça. La voix faussement enjouée et le sourire rigide ne collait pas avec le regard énervé. L’humain était fâché. Mais comme il faut toujours récompenser le chien au retour, l’humain à fait le choix de prendre une voix faussement joyeuse et un sourire forcé. Je l’ai vu, le chien aussi.

L’image et le son ne correspondaient pas… C’est du mensonge. Le chien n’est pas dupe !

 

Mais un chien, c’est pas si doué que ça pour lire nos émotions !

 

En êtes vous sûr ?

Un chien sait parfaitement lire et comprendre nos émotions !

Une aptitude que l’on croyait purement humaine… et pourtant ! Les études sur le sujet sont formelles : un chien sait reconnaître l’expression du visage des humains, et reconnaître la joie ou la colère en le regardant.

En 2015, le biologiste  Corsin Müller a mis en avant la capacité des chiens à identifier un visage humain en colère ou joyeux. Cette identification a été poussée jusqu’à leur demander de reconnaitre l’émotion sur des demi-visages.

Le chien est capable de reconnaître sans erreur une personne heureuse ou fâchée, juste en observant la moitié haute, ou la moitié basse d’un visage humain. Il n’a pas besoin de notre expression complète pour cela.

Puis, en 2016, une autre étude menée à l’Université de Lincoln a mis en avant que le chien apportait autant d’importance au son qu’à l’image pour reconnaître les émotions.

Pour cela, 17 chiens, sans aucune formation préalable, ont été soumis à des images de personnes heureuses et fâchées, ainsi que d’expressions canines amicales ou agressives. Dans le même temps, un son était diffusé : bruit de voix heureuse ou fâchée (dans une langue inconnue des chiens, sans phonème reconnaissable, afin d’éviter le biais de l’apprentissage) ; aboiement de congénère fâché ou heureux , son neutre.

Les 17 chiens ont eu des résultats identiques : tous se sont intéressés au visage humain ou canin correspondant au son entendu. Lors de bruits neutres, les temps de regard on été très courts et non marqués d’intérêt particulier.

Les vocalises et faciès canins ont cependant retenu plus longuement l’intérêt des chiens que celui des humains.

La preuve est faite.

Les chiens savent reconnaitre précisément nos émotions. Pour cela ils combinent les informations visuelles ET auditives. Pour les chercheurs, c’est la preuve que les animaux se forment des “représentations mentales abstraites d’états émotionnels positifs et négatifs” et que cela ne correspond pas uniquement à un comportement appris.”

Selon Guo Kun, de l’Université de Lincoln :

De précédentes études ont montré que les chiens peuvent faire la différence entre les émotions humaines à partir d’indices comme les expressions faciales, mais ce n’est pas la même reconnaissance que celles des émotions. Notre étude montre que les chiens ont la capacité d’intégrer deux sources d’informations sensorielles différentes dans une perception cohérente de l’émotion chez les humains et les chiens. Pour cela, il faut un système de catégorisation interne des états émotionnels.

Cette capacité d’utilisation de plusieurs canaux pour affiner les perceptions étaient jusqu’alors réservé aux humains et à certains grands primates.

La science avance. A nous d’en tenir compte et de nous adapter chaque jour !

 

Conclusion alors ?

 

C’est simple : mentir c’est mal 🙂

Et votre chien n’est pas dupe. Il est donc primordial de mieux connaître les émotions de nos chiens, ainsi que les nôtres lors de séances d’entrainement.

Il est également essentiel de prendre en compte les émotions du chien ET de son humain lors de troubles du comportement. Tout est lié.

Un comportement à toujours une raison, et l’émotion est toujours la base.

Sources :
http://www.cell.com/current-biology/fulltext/S0960-9822(14)01693-5
http://rsbl.royalsocietypublishing.org/content/12/1/20150883
 
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